«Le CAN a vu le jour en 1995 sous l'impulsion de personnalités passionnées et énergiques, tels que Jean-Pierre Huguet, Joël von Allmen, Marc-Olivier Wahler, Ivo Zanetti, Jérôme Brandt, Sven de Coulon, pour n'en citer que quelques-uns. Dès ses débuts, le CAN a proposé de très nombreuses expositions et manifestations auxquelles des artistes venant de Suisse et du monde entier ont participé. Un certain nombre d'entre eux occupent aujourd'hui le devant de la scène artistique et il ne fait aucun doute que le CAN a joué un rôle déterminant dans leur carrière, au moment crucial où elle prenait son envol. Avec le temps, le CAN est devenu un lieu de référence. Outre les artistes, les commissaires d'expositions ont également joué un rôle important dans le succès du centre d'art. Aux côtés de Jean-Pierre Huguet qui a dirigé le CAN jusqu'à son décès fin 2006 et de Marc-Olivier Wahler qui a en assuré la direction artistique jusqu'en 2000, se sont regroupé plusieurs personnalités tels qu'Annemarie Reichen, Jean-Christophe Blaser, Gauthier Huber et Eveline Notter.
En 2008 une nouvelle équipe a repris la destinée du centre d'art en main. Depuis, le CAN est géré par l'association Kunstart et dirigé par Arthur de Pury, Massimiliano Baldassarri et Marie Villemin qui ont été rejoint par Marie Léa Zwahlen et Julian Thompson, puis par Martin Widmer (en remplacement de Massimiliano) et enfin par Sylvie Linder. Le bureau est appuyé par le comité de l'association Kunstart, formé d'une douzaine d'artistes et d'historiens de l'art, ainsi que par la centaine de membres actifs de l'association. Pour faire face aux indispensables relations avec les autorités politiques ainsi qu'avec les fondations et mécènes qui soutiennent financièrement le CAN, Kunstart a nommé un directeur. Néanmoins, le fonctionnement interne de la structure se veut horizontal et non hiérarchique. Le bureau du CAN cherche ainsi à développer une cohérence – par nature fragile – entre une organisation associative et les expositions qui sont proposées. La relation entretenue avec les artistes prend ainsi naturellement une place très importante. Le bureau est composé de quatre curateurs et de deux régisseurs, et chacun participe, selon ses compétences, aux autres tâches courantes liées à la gestion d'un centre d'art : communication, administration, comptabilité, photographie, accueil, gardiennage, graphisme, site internet, aide au montage, organisation des transports, nettoyages, etc. Les décisions curatoriales, administratives, salariales et pratiques sont prises en commun. Ce type de fonctionnement est aujourd'hui souvent considéré comme une perte de temps et de productivité, mais le CAN tient toujours a valoriser une « optimisation des flux » plus humaine qu'entrepreneuriale.
La nouvelle équipe a voulu poursuivre dans la ligne créative et expérimentale du centre d'art tout en augmentant encore le rythme de programmation. Cette frénésie a pour but de contrer l'installation d'une routine peu propice au renouvellement constant des enjeux de l'art contemporain, pour lesquels une certaine prise de risques est toujours indispensable. Durant ces dernières années, le CAN a multiplié les stratégies d'expositions dans une volonté d'expérimenter les différentes façons de produire et de présenter l'art actuel, du plus intime au plus monumental. Parallèlement aux manifestations et événements, l'équipe du bureau a également fortement développé son activité éditoriale. Plusieurs livres, éditions et disques vinyles, tous considérés comme des projets à part entière et marqués par une forte originalité, ont ainsi vu le jour.
Depuis plus de vingt ans, le CAN n'a cessé d'explorer et de remettre en question les nouvelles tendances de l'art contemporain. Il s'est ainsi forgé une solide réputation internationale sur la scène de l'art actuel. Plus de cinq-cents manifestations (expositions, performances, projections, concerts, conférences, tables rondes) y ont été organisées, auxquelles on pris part plus de mille quatre cents artistes venus du monde entier. Le centre d'art continue de viser un objectif multiple: offrir aux artistes un espace expérimental destiné aux créations inédites, servir de plateforme aux artistes locaux et constituer un point de rencontre privilégié avec le public.»Quelle: www.can.ch/can.php, Zugriff vom 22.01.2018Quelle: Nicol 1998: Michelle Nicol: «Vo Lozärn gäge Wäggis zue. Reiseführer durch 104 zeitgenössische Kunsträume der Schweiz». In: Freie Sicht aufs Mittelmeer, Kat. Ausst. Zürich: Kunsthaus Zürich, 1998, S. 104